Capitula episcoporum
T. 2, hrsg. von Rudolf Pokorny und Martina Stratmann, Hannovre, Hahn, 1995, xvi-241 p. ; t. 3, hrsg. von Rudolf Pokorny, Hannovre, Hahn, 1995, xviii-379 p. (Monumenta Germaniae historica)
Hinweis: Diese Rezension übernehmen wir mit freundlicher Genehmigung aus der Revue de droit canonique (Strasbourg).
Le t. 1 des Capitula episcoporum, édités par la librairie Hahn dans la collection des MGH, était paru en 1984. Rudolf Pokorny présente aujourd'hui les t. 2 et 3 (avec la collaboration pour le t. 2 de Martina Stratmann). Un t. 4 est annoncé, qui contiendra les index et une introduction. |
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De quoi s'agit-il ? Les évêques de l'époque carolingienne rédigeaient des règlements diocésains, sous forme de " chapitres " (capitula), règlements qui sont en fait des statuts synodaux, en complément ou en application de la législation générale ou provinciale existante. Un certain nombre de ces règlements étaient accessibles aux chercheurs dans l'édition Sirmond (Paris, 1629), reprise par Mansi et par Migne. Les textes étaient donc connus (Charles de Clercq en avait signalé l'intérêt et les avait résumés dans sa Législation religieuse franque, in RDC 7, 1957, p. 341-368), mais les MGH nous en offrent la première édition scientifique, établie sur les manuscrits lorsque ceux-ci existent encore. |
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Le t. 2 contient, après une présentation et une bibliographie, les cinq capitulaires d'Hincmar de Reims, rédigés entre 852 et 874. Les deux premiers, les plus célèbres, avaient connu une vaste diffusion puisque quatorze manuscrits les ont conservés, répartis dans toute l'Europe. Le t. 2 présente aussi les capitulaires de Willebert de Châlons et de Riculf de Soissons, de la province de Reims, ainsi que d'Hérard de Tours et d'Isaac de Langres. |
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Le t. 3 publie de nombreux capitulaires de Francie occidentale, de Lotharingie, de Germanie (Corbie, Paris, Neustrie, Anvers, Saint-Gall, Munich, Troyes, Mayence, Salzbourg, Milan), d'Italie du Sud, ainsi que quelques faux (les faussaires de l'époque carolingienne ne se sont pas contentés d'imiter les capitulaires impériaux ou les décrétales pontificales, ils ont aussi rédigé de faux capitulaires épiscopaux). On notera en particulier l'édition des cent canons d'Atton de Verceil (vers 940-960), qui est en fait une collection canonique, mais d'un type particulier (" eine reine Kanonessammlung ist das Capitulare nun auch wieder nicht ", dit R. Pokorny) : chaque canon est précédé d'un sommaire, mais il n'y a pas d'inscription (c'est-à-dire qu'Atton n'indique pas de quel concile ou de quelle décrétale est extrait le canon cité). R. Pokorny fait précéder l'édition de ces cent canons d'une importante introduction (p. 243-261). |
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La plus grande part de ces capitulaires est consacrée au clergé : il s'agissait, déjà, de réformer l'Église en formant mieux, en redressant, en corrigeant les clercs. Ainsi, Hincmar demande-t-il à tous les prêtres de son diocèse de connaître par cur le Credo et le Notre Père, de comprendre la Préface et le canon de la messe, et de savoir lire à haute voix les épîtres et l'évangile du dimanche (c. 1 des capitula I). Il faut croire que tous n'en étaient pas capables. À l'inverse, les canons concernant les laïcs sont plus rares : sur les cent canons d'Atton, seuls deux sont consacrés au mariage, l'un pour demander aux jeunes époux de se faire bénir par le prêtre et de rester vierges la nuit des noces " par respect pour la bénédiction reçue " (c. 94), l'autre pour rappeler les empêchements en vigueur, tel le rapt ou la parenté charnelle ou spirituelle (c. 95). Dans le capitulaire d'Hérard de Tours, le mariage est un peu plus développé (une dizaine de canons). Le reste traite essentiellement de la discipline des sacrements, c'est-à-dire du baptême et de l'eucharistie. L'intérêt principal de ces textes est qu'ils sont, à la différence des canons conciliaires souvent abstraits, très proches du " terrain " : on y sent une préoccupation pastorale immédiate. |
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On doit féliciter R. Pokorny et sa collaboratrice pour cet excellent travail, qui rendra grand service aux historiens, aux liturgistes et aux canonistes. Les notes de bas de page sont particulièrement riches : elles ne se contentent pas d'offrir l'apparat critique habituel, mais elles donnent de nombreuses explications historiques sur la signification des canons publiés. On attend avec intérêt le t. 4 et ses index, indispensables, ainsi que l'introduction promise. L'auteur pourra en profiter pour compléter la bibliographie, déjà abondante, avec par exemple les travaux non encore cités, parce que trop récents, de Jean Imbert (Les Temps carolingiens, Paris, 1994, HDIEO 5-1 : bibliographie en note p. 131-132) ou d'Odette Pontal (Les Conciles de la France capétienne, Paris, 1995). |
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Jean Werckmeister |