Philippe Bernard, Du chant romain au chant grégorien
Paris, Cerf, coll. " Patrimoines, christianisme ", 1996, 986 p
Hinweis: Diese Rezension übernehmen wir mit freundlicher Genehmigung aus der Revue de droit canonique (Strasbourg).
Seuls les spécialistes de l'histoire du chant liturgique latin sont à même d'apprécier pleinement cette volumineuse étude, qui comporte des chapitres très techniques sur la modalité du chant romain, les formes archaïsantes et les formes authentisantes, la psalmodie responsoriale, l'hybridation des deux chants, romain et grégorien, etc. Mais comme ces évolutions sont situées avec clarté et précision dans leur contexte historique, l'ouvrage de Ph. Bernard intéresse aussi l'histoire des institutions ecclésiastiques et des livres liturgiques latins, des origines jusqu'au xiiie siècle : schola cantorum, calendrier, cérémoniaux, réformes et restaurations politiques et ecclésiastiques, liturgies occidentales (Gaule, Espagne, Milan, etc.), cathédrales et monastères, curie romaine, chanoines et ordres mendiants, etc. Sur toutes ces questions, l'A. a réuni une masse impressionnante d'informations documentaires et bibliographiques et mis en uvre un savoir encyclopédique sur les liturgies latines. Il présente presque tous les livres liturgiques latins, dans la variété de leurs destinations et de leurs utilisateurs, et reconstitue, tant que faire se peut, les réseaux d'influences et de filiations. Au passage je n'ai pas manqué de noter et d'apprécier les réserves de l'A. quant à l'attribution de la prétendue " Tradition apostolique " à Hippolyte de Rome (p. 60). La formulation est parfois trop abrupte, voire équivoque. Ainsi, quand l'A. écrit : " deux éléments, dans la liturgie de Rome, indiquent bien que la Pâque annuelle est plus ancienne que le dimanche hebdomadaire " (p. 104), que faut-il comprendre par " liturgie de Rome " ? S'agit-il des formes connues par les livres romains, qui sont tous postérieurs au VIe siècle et exclure, de cette observation, les formes de la liturgie pendant les trois premiers siècles ? Car la querelle pascale au temps du pape Victor (vers 190) atteste clairement que la célébration dominicale était bien en place, avant que les Églises ne s'accordent sur une pratique pascale commune. |
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Marcel Metzger |